Portrait d’artiste : Catana Comics
Février, c’est le mois de l’amouuur (St-Valentin oblige). C’est donc tout naturellement que notre portrait d’artiste sera consacré aujourd’hui à Catana Comics. Il faut dire que les adorables petites BD de cette artiste new-yorkaise, auxquelles on peut facilement s’identifier et qui racontent son quotidien avec John, son amoureux barbu, ont rapidement conquis la Toile.
Nous avons donc souhaité en savoir plus sur cette artiste qui cumule plus d’un million d’abonnés. Nous avons discuté avec Catana de ses projets, sa passion pour le dessin à la craie, sa relation avec son amoureux à barbe et son nouveau livre qui sortira en mai. Tout un programme !
Vous souvenez-vous de votre toute première création artistique ?
Mon plus vieux souvenir, c’est un dessin de mon institutrice de maternelle et moi. En haut de la feuille, j’avais gribouillé des traits au crayon bleu pour représenter le ciel. Quand je lui ai donné mon dessin, elle m’a dit : « Regarde dehors. Le ciel est-il juste au-dessus de toi, ou tout autour de toi ? » Et elle m’a fait corriger mon dessin. Je ne sais pas pourquoi, mais ça m’a beaucoup marquée.
Quels sont vos outils de prédilection pour créer vos œuvres ? Pouvez-vous nous en dire plus sur votre processus créatif ?
Pour créer mes BD, j’utilise toujours l’application Procreate pour iPad Pro. C’est la seule app que j’utilise pour tous mes dessins numériques.
Chacune de mes BD a le même processus créatif : je réfléchis à une idée, j’en fais un brouillon assez grossier sur papier, puis je crée la version finale sur Procreate. Dit comme ça, le processus paraît rapide, mais j’ai en général besoin de plusieurs heures – et d’au moins deux cafés.
Quelques anecdotes sur Catana Comics et son amoureux barbu, John
Que se passerait-il si John venait à se raser la barbe ? Avez-vous créé une BD avec un « John imberbe » pour l’en dissuader ?
Mon Dieu, je n’ose même pas y penser. Heureusement, j’ai l’impression que la barbe de John fait véritablement partie de son identité, donc je ne pense pas qu’il envisage de la raser de sitôt. Parce qu’après tout…
La barbe, c’est l’amour.
La barbe, c’est la vie.
Quelle est la différence de taille entre John et vous ?
John fait 1m98 et je fais 1m52, donc une quarantaine de centimètres. On pense souvent que j’exagère notre différence de taille dans mes BD, mais non, au contraire, je la minimise !
Comment avez-vous rencontré John ?
Notre rencontre n’était pas très romantique. On a « matché » sur Tinder, échangé quelques messages, puis on a arrêté de se parler. Jusqu’au jour où je l’ai croisé dans un bar. Nous nous sommes fixés d’un air gêné pendant plus d’une heure. Une amie a fini par nous forcer à discuter… En me poussant pour que je lui rentre dedans. Après ça, plus le choix.
« Que l’on se considère bon ou mauvais au départ, j’ai appris que l’on s’améliorera toujours la deuxième fois, encore plus la troisième fois, et ainsi de suite. »
Quel est le meilleur enseignement que vous avez tiré de votre expérience d’artiste ?
Que l’on se considère bon ou mauvais au départ, j’ai appris que l’on s’améliorera toujours la deuxième fois, encore plus la troisième fois, et ainsi de suite. J’étais frustrée de ne pas exceller du premier coup, mais pourtant, à chaque nouvelle création, j’étais épatée de voir à quel point je m’étais améliorée. En gros, ce que j’essaie de vous dire d’une façon très compliquée, c’est que la clef de tout, c’est la pratique !
Quel a été l’enseignement le plus difficile à encaisser ?
C’est de comprendre que parfois, même si on excelle dans ce que l’on fait, le plus important est de se trouver au bon endroit au bon moment, d’avoir les contacts adéquats ou de publier ses créations sur le bon site (en tout cas, si vous souhaitez vendre ou acquérir une certaine reconnaissance). La bonne nouvelle, c’est que si vous créez uniquement par passion, rien de tout cela n’aura beaucoup d’importance pour vous. La reconnaissance, c’est bien, mais la plupart des artistes se satisfont très bien du simple plaisir de créer.
Nous avons remarqué que vous faisiez aussi du street art. Comment en êtes-vous venue à faire des dessins à la craie dans la rue ?
Ah, la craie… J’adore le dessin à la craie ! Je pourrais en parler pendant des heures. J’ai grandi à Saratoga dans l’État de New York, une ville très tournée vers l’art et toujours pleine de spectacles de rue. Il y a quatre ans, j’avais des connaissances qui faisaient ce genre de spectacle. J’adorais les regarder et j’avais envie d’essayer. J’aimais l’art, c’est donc assez naturellement que je me suis tournée vers le street art. Or, le type de street art le plus inoffensif du monde est le dessin à la craie, car il s’efface facilement. J’ai donc jeté mon dévolu dessus.
J’adore dessiner à la craie dans ma ville natale. D’abord parce que c’est une ville géniale. Les habitants sont des amateurs d’art et de spectacles de rue, ils apprécient pleinement le travail des artistes et n’hésitent pas à venir discuter avec eux. J’aime bien aussi participer à des festivals de dessin à la craie et des festivals d’art en général. Dessiner à la craie sur des trottoirs et s’en mettre partout devant une foule de spectateurs ravis et fascinés, c’est l’un des meilleurs sentiments au monde. Bravo, ça me manque maintenant !
« …si vous créez uniquement par passion, rien de tout cela n’aura beaucoup d’importance pour vous. La reconnaissance, c’est bien, mais la plupart des artistes se satisfont très bien du simple plaisir de créer. »
Parlez-nous de vos projets. Animer votre propre émission télévisée ? Créer des peluches ? Dominer le monde ?
Chut, on avait bien dit de ne pas discuter de mon projet de dominer le monde ! Plus sérieusement, notre livre sort en mai et nous sommes plus que ravis.
Sur quels projets ou quelles campagnes avez-vous travaillé ?
Avant les BD, je voulais absolument me mettre au graphisme. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai commencé à travailler avec Procreate. J’ai créé tout un tas de fausses publicités pour que de potentiels employeurs puissent se faire une idée de mes compétences. Au final, les BD ont connu le succès avant que je puisse trouver un boulot de graphiste et surtout avant que je sois vraiment calée en graphisme. Aujourd’hui, mes BD me prennent tellement de temps que j’ai arrêté tout travail freelance annexe. Ceci dit, je compte participer à d’autres festivals de dessin à la craie. Bientôt, j’espère !
Pouvez-vous nous confier une anecdote que les gens ne savent pas sur vous ?
Voyons voir… Je suis une grande fan de documentaires. Et qu’importe le sujet. Vraiment, n’importe lequel fait l’affaire. Montrez-moi un long métrage sur la production de haricots en boîte et je vous le regarde avec grand plaisir !
Vous êtes autant fans de Catana Comics que nous ? Jetez un œil à sa boutique pour y dénicher des merveilles !
