Slynyrd est un artiste à l’univers joyeusement décalé. Adepte du pixel art et concepteur de jeux vidéo, il se confie aujourd’hui sur sa vision d’une vie authentique à la découverte de soi-même et de sa créativité. Il faut dire que son parcours est particulièrement intéressant : en 2015, après avoir vécu et enseigné au Japon, Slynyrd rentre aux États-Unis, où il assouvit pleinement sa passion pour l’art. Composition de morceaux, photographie, peinture, création de vidéos… Rien ne lui résiste ! C’est en cherchant à moins s’éparpiller sur le plan créatif qu’il finit par découvrir le style qui le fera vraiment vibrer : le pixel art.

Nous sommes donc partis à la rencontre de ce roi du pixel pour en apprendre plus sur lui, son nouveau jeu « Thyrian Defenders » et ses vidéos « Pixelcast ».

Tout, tout, tout, vous saurez tout sur Slynyrd

Comment doit-on vous appeler ?
Mon nom d’artiste, c’est Slynyrd. Mais puisqu’on est entre nous, vous pouvez m’appeler Raymond.

Où habitez-vous ?
En plein milieu des États-Unis, à Hays. C’est une petite ville du Kansas qui est plutôt un lieu de passage, où les voitures et les avions n’ont pas l’habitude de s’arrêter. Mais c’est là que j’ai grandi, et j’ai donc une affection particulière pour ce petit coin perdu noyé dans la verdure. Il n’y a que 20 000 habitants, ce qui est tout juste pour pouvoir justifier l’existence de la Fort Hays State University, l’université où j’ai fait ma licence en arts graphiques il y a des années.

Quels sont vos outils de prédilection pour créer vos œuvres ?
J’utilise Photoshop et une tablette Wacom pour la plupart de mes créations en pixel art. Parfois, j’utilise Aseprite pour faire des animations.

Quels mots vous décrivent le mieux (7 mots maximum) ?
Tordu, dans le bon sens du terme.

Qu’est-ce qui vous rend le plus fier dans votre travail ?
Je suis fier de ma créativité et de ma capacité à trouver des idées originales à partir d’univers complètement imaginaires.

« Quand je suis en pleine nature, j’ai l’impression que la vie devient plus palpable, et je perçois mieux l’immense potentiel d’inspiration qui se cache dans une infinité de formes et de couleurs. Je retrouve alors toute ma créativité. »

J’aime beaucoup les différents « mondes » et créatures que l’on retrouve dans vos œuvres. D’où vous vient toute cette inspiration ?
La vie est une œuvre d’art en elle-même. Tout ce que je vis peut devenir une source d’inspiration. Ceci dit, c’est surtout la nature qui stimule ma créativité. Dès que je suis en panne d’inspiration, je me réfugie à la campagne et j’observe la verdure, les arbres, le ciel et les animaux. Quand je suis en pleine nature, j’ai l’impression que la vie devient plus palpable, et je perçois mieux l’immense potentiel d’inspiration qui se cache dans une infinité de formes et de couleurs. Je retrouve alors toute ma créativité.

Quel est le meilleur conseil que l’on vous ait donné ?
L’un de mes profs à l’université était un grand partisan de la découverte de soi-même. C’était paradoxal par rapport à son métier, mais il disait que 90 % de l’apprentissage de n’importe quel art passait par la découverte de soi. Ses mots m’ont marqué, et me permettent encore aujourd’hui de ne pas avoir peur de relever de nouveaux défis, qu’ils soient artistiques ou pas, d’ailleurs.

Hays, Kansas, États-Unis

Un artiste aux multiples passions

Je travaille sur un projet de jeu vidéo intitulé Thyrian Defenders. Je m’occupe de toute la conception graphique, et un ami à moi se charge du code et participe à la conception. Si vous aimez mon style, vous adorerez les mondes hyper détaillés et les personnages que je crée spécialement pour ce shoot them up.

Début août, je me suis inscrit sur Patreon. Je voulais développer un contenu plus didactique – ou, du moins, instructif – et répondre à la question qu’on me pose souvent mais dont la réponse n’est pas évidente : « Comment fais-tu pour créer des œuvres en pixel art ? »
Au début, je pensais faire des tutoriels. Mais très vite, j’ai réalisé que ce serait en contradiction totale avec ma philosophie de la découverte de soi. Après pas mal de tentatives, je suis donc enfin arrivé au format que je voulais avec mes « Pixelcasts » : ce sont des vidéos faciles à regarder, avec de la musique, où on voit tout mon processus de création en accéléré. Je poste un nouveau Pixelcast tous les mercredis sur ma chaîne YouTube. Ma page sur Patreon permet aussi à ceux qui me soutiennent d’obtenir des illustrations inédites et d’accéder avant tout le monde à mes futurs contenus.

D’autres projets à l’horizon ? « J’ai vraiment hâte de continuer à développer ma dernière saga, ‘Juncajar’. Son univers fantaisiste sur le thème de l’espace se prête à toutes les folies et toutes les bizarreries. »

Parmi tous vos designs sur Redbubble, lequel est votre préféré et pourquoi ?
Je suis fier de tous mes designs, mais si je devais choisir, je dirais « Pulse City ». Je l’ai créé lorsque je découvrais seulement le monde du pixel art, et c’était le projet le plus ambitieux auquel je m’étais attaqué jusque-là. Je me suis prouvé que je pouvais venir à bout de très grandes créations en pixel art, et j’ai vraiment franchi un cap. Mais surtout, cette illustration a établi certains éléments importants qui définissent aujourd’hui mon style si particulier.

Avez-vous vécu dans d’autres villes ou fait des voyages particuliers ? Ces destinations ont-elles influencé vos créations ?
Complètement. Je crois que, pour un artiste, c’est crucial de s’exprimer en fonction de son environnement immédiat et de ses expériences.
La seule fois où j’ai quitté le Kansas, c’était pour partir 5 ans au Japon. Et je dois dire qu’enseigner l’anglais dans des écoles publiques de l’agglomération de Tokyo, c’était du sport. Apprendre à parler couramment japonais était un sacré défi, mais cette expérience m’a énormément appris et m’a ouvert l’esprit. C’est donc tout naturellement qu’elle a aussi eu un impact sur mes créations. Ce qui a le plus changé, c’est que je maîtrise beaucoup mieux le dessin humoristique, et que j’ai développé une sorte de sensibilité pour tout ce qui est mignon – ce qui est la plus grande des vertus aux yeux des Japonais.